L'Ami des animaux – Organe officiel de la Protection Suisse des Animaux PSA
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En forme pour sortir au pâturage

  • En forme pour sortir au pâturage (© Adobe Stock)

    En forme pour sortir au pâturage (© Adobe Stock)

  • Les habituer lentement: Les premiers jours, le cheval ne devrait brouter de l’herbe fraîche que pendant cinq minutes.

    Les habituer lentement: Les premiers jours, le cheval ne devrait brouter de l’herbe fraîche que pendant cinq minutes.

  • Au pâturage: Les ânes ne doivent pas brouter trop d’herbages frais.

    Au pâturage: Les ânes ne doivent pas brouter trop d’herbages frais.

En forme pour sortir au pâturage. (Photos: © Adobe Stock)

Le printemps ne réjouit pas seulement nos cœurs, mais aussi ceux des chevaux, des poneys et des ânes. En effet, ils peuvent enfin retourner dans les pâturages verdoyants, là où ils se sentent bien. Il convient toutefois de démarrer la mise au pâturage avec beaucoup de précautions et de manière progressive afin d’éviter les problèmes de digestion. Pour les ânes en particulier, cela doit se faire avec une attention toute particulière.

Thomas Frei, Edith Müller (Fondation Eselmüller) et Sandra Schaefler, zoologue diplômée, Service spécialisé PSA Animaux de compagnie et chevaux

Il serait souhaitable que les chevaux puissent aller au pâturage toute l’année. Mais avec notre climat et le peu d’espace disponible, ceci est parfois difficile. En janvier de cette année en particulier, les précipitations ont été si importantes qu’il était impossible de faire sortir les chevaux. Après une interruption de l’accès au pâturage due aux conditions météorologiques, il faut accorder une attention particulière à la sortie. L’une des raisons est le passage d’un foin sec à un fourrage vert juteux.

Du point de vue de la physiologie alimentaire, le passage d’une alimentation basée sur du foin à la saison de pâturage est une période critique. En effet, des changements alimentaires aussi radicaux ne se produisent pas de manière naturelle et l’appareil digestif des chevaux n’y est donc pas préparé. Dans le cadre d’une gestion correcte de la mise à l’herbe, le corps du cheval s’habitue progressivement à la nouvelle offre alimentaire. Des problèmes de santé tels que les diarrhées, les coliques, l’écoulement anal ou même la fourbure peuvent ainsi être évités. 

Quand sortir au pâturage ?

Le bon moment pour mettre les chevaux au pâturage est celui où l’herbe a atteint une hauteur d’environ vingt centimètres. Selon le lieu et les conditions météorologiques, la mise à l’herbe peut être plus précoce ou plus tardive. Dans tous les cas, elle ne peut pas être inscrite dans le calendrier annuel. Si les conditions météorologiques sont plutôt fraîches, la jeune herbe ne peut pas utiliser l’énergie absorbée pour sa croissance, mais la stocke sous forme de sucres (fructanes). Une absorption excessive de ces fructanes entraîne des problèmes digestifs souvent lourds de conséquences pour les chevaux. La jeune herbe printanière contient particulièrement beaucoup de fructanes. Une trop grande quantité absorbée modifie la digestion du cheval. À noter qu’un cheval peut manger jusqu’à quatre kilos d’herbe en une heure.

Les propriétaires de chevaux doivent souvent gérer eux-mêmes la mise au pré de leurs chevaux. Dans les écuries de pension, il n’y a généralement qu’une seule date pour commencer à faire pâturer les chevaux. C’est pourquoi il est recommandé de commencer à laisser brouter en main quelques semaines avant le début de la mise à l’herbe et d’allonger progressivement la période de pâture. Les deux ou trois premiers jours, on commence par cinq minutes seulement. Deux autres jours, on laisse le cheval brouter pendant dix minutes. Environ une semaine après le début de la mise à l’herbe, on arrive à quinze ou vingt minutes et, la deuxième semaine, le cheval peut déjà brouter trente minutes par jour. Au début, l’idéal est de répartir cette durée sur deux périodes par jour. Cela facilite le travail du gros intestin. Dans la mesure où il n’y a pas de possibilité de mettre le cheval progressivement à l’herbe, un complément alimentaire riche en fibres de haute qualité peut aider à stabiliser un peu la flore intestinale.

Une prudence particulière pour les ânes

Les propriétaires d’ânes doivent encore mieux prendre en main la gestion de la mise au pâturage de leurs animaux. En effet, les ânes sont originaires de régions sèches semi-désertiques et ne sont donc pas habitués à l’herbe juteuse. Les chevaux, originaires des step­pes, la supportent mieux.

Les habituer lentement: Les premiers jours, le cheval ne devrait brouter de l’herbe fraîche que pendant cinq minutes.

Les ânes doivent toujours recevoir du foin avant et après une prise d’herbe. Il est donc recommandé de les laisser brouter à la main pendant deux ou trois minutes après leur avoir donné du foin. Ce processus devrait être répété pendant au moins une semaine. Ensuite, on peut passer à cinq minutes. Ainsi, le temps de pâture peut être un peu plus long chaque semaine. Au bout d’un mois environ, la durée maximale de pâture pour couvrir les besoins des ânes est atteinte. La Fondation Eselmüller recommande de ne pas laisser les ânes plus d’une heure par jour à l’herbe. Au début, il est préférable de partager ce temps sur deux périodes par jour, ce qui permet de soulager davantage le gros intestin. 

Au pâturage: Les ânes ne doivent pas brouter trop d’herbages frais.

Les poneys et les ânes, en raison de leur résistance naturelle à l’insuline et de leur consommation goulue de nourriture, risquent de souffrir de fourbure en consommant de l’herbe riche en fructanes. Pour les poneys, les ânes et les chevaux atteints de fourbure, l’accès au pâturage est à proscrire.

 Il faut également faire attention au poids. Les poneys, les ânes et les races rustiques prennent rapidement du poids avec notre herbe de qualité. Les paniers (ou muselières) permettent de limiter la consommation de nourriture, mais présentent certains inconvénients: la saleté et les restes de nourriture peuvent s’y accumuler et les chevaux peuvent se blesser le museau ou user l’émail de leurs incisives. De plus, les muselières limitent l’abreuvement ainsi que les comportements sociaux, comme par exemple le toilettage mutuel.

Pour en savoir plus sur les chevaux et les ânes:

Mots-clés: Chevaux, Ânes, L'Ami des Animaux 1/24

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