L'Ami des animaux – Organe officiel de la Protection Suisse des Animaux PSA
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Des souffrances atroces pour l’industrie du luxe

Les peaux d’animaux exotiques atterrissent dans des boutiques de luxe sous forme de sacs à main, de chaussures, de bracelets de montre ou de ceintures. © Adobe Stock

Les peaux d’animaux exotiques atterrissent dans des boutiques de luxe sous forme de sacs à main, de chaussures, de bracelets de montre ou de ceintures. © Adobe Stock

 © Adobe StockLes peaux d’animaux exotiques atterrissent dans des boutiques de luxe sous forme de sacs à main, de chaussures, de bracelets de montre ou de ceintures. La Suisse fait office de plaque tournante importante dans le commerce international de ces cuirs, ayant à cet égard une grande part de responsabilité.

Dr Samuel Furrer, Service spécialisé PSA Animaux sauvages

Certes, le commerce d’espèces animales protégées est réglementé et exige la présentation de documents. Pourtant, ceux-ci ne disent rien sur la manière dont sont traités les animaux. Nulle mention des méthodes de capture, de détention et d’abattage. En 2004, l’UE a stoppé les importations de peaux de python de Malaisie en raison des doutes sur la durabilité des prélèvements dans la nature. La Malaisie n’a pas lâché prise: l’interdiction d’exportations a été levée en 2016 – faisant fi des signaux donnés par le recul des effectifs de serpents et de la prolifération de rats qui a suivi. Malgré toutes les incertitudes, l’obligation pour les commerces de mentionner les différents cuirs en fonction de l’espèce animale, de l’origine et du mode de production constituerait un pas en avant. La Protection Suisse des Animaux PSA s’engage donc en faveur d’une obligation de déclaration des cuirs de reptile.

Rien de plus qu’un tigre de papier

De rares pays exportateurs (États-Unis, Australie, Afrique du Sud) appliquent des directives de protection des animaux assorties de normes minimales. Ces normes se situent à un niveau nettement inférieur à ce que décrète la loi fédérale sur la protection des animaux et la Suisse considère qu’elles sont trop permissives en ce qui concerne la cruauté envers les animaux. La manière de traiter les reptiles en Asie du Sud-Est, en Amérique latine et dans des régions d’Afrique dénuées de toute directive légale est encore plus cruelle. Le fait que la Suisse monte au front pour appliquer des recommandations internationales sur l’abattage des reptiles est particulièrement méritoire. Tant que ces directives ne sont pas contraignantes, que leur mise en œuvre n’est pas contrôlée et que les manquements ne sont pas sanctionnés, les articles légaux ne sont rien de plus qu’un tigre de papier, sans aucune chance d’améliorer le bien-être animal.

La position de la PSA

Le traitement des reptiles dans les pays d’origine doit se dérouler de manière analogue aux normes de protection animale telles qu’elles sont appliquées en Suisse. Faute de preuves transparentes et crédibles, il convient de renoncer à l’achat de produits à base de cuir exotique.

Mots-clés: L'Ami des Animaux 4/19, Les peaux d’animaux exotiques, Cuir exotiques

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